Publié le 15 novembre 2021
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Mis à jour le 2 novembre 2022
le 15 octobre 2021
Campus Porte des Alpes
de 14h à 17h
Intervention de Julien Bonhomme, Maître de conférences ENS Paris et chercheur au laboratoire d'Anthropologie sociale (LAS) dans le cadre du séminaire du LADEC
La lutte sénégalaise (làmb en wolof) est une véritable passion nationale dans le pays. Les champions de lutte avec frappe sont des célébrités et touchent des cachets colossaux à chaque affrontement. Les grands combats attirent des milliers de supporters au stade et sont retransmis en direct à la télévision. La lutte sénégalaise telle qu’elle se pratique aujourd’hui est née de la transformation de la lutte villageoise en un sport-spectacle à visée commerciale durant l’époque coloniale. De nos jours, la lutte est pratiquée par des milliers de jeunes hommes des classes populaires qui s’entraînent quotidiennement dans les « écuries » de Dakar et de sa banlieue en rêvant de devenir un jour « roi des arènes ». La réussite n’est cependant pas uniquement une affaire de talent sportif : aucun lutteur ne peut espérer réussir sans le soutien matériel, moral et « mystique » de son écurie, de sa famille, de son quartier et de son village d’origine. Mener carrière dans l’arène nécessite en effet la mobilisation d’un vaste réseau de supporters autour de soi. À côté de ses entraînements sportifs, le lutteur doit par conséquent accomplir tout un travail réputationnel afin d’entretenir sa notoriété dans son quartier et au-delà : il faut faire parler de soi pour parvenir à se faire « un nom », devenir « populaire » et accéder enfin à la célébrité médiatique. En plaçant au centre de l’analyse la « popularité », valeur cardinale de l’arène, je propose une réflexion plus générale sur les logiques sociales de la notoriété, un type de capital symbolique qui est au cœur de la vie sociale, au Sénégal comme ailleurs, mais qui revêt une importance proprement spectaculaire dans la lutte.
→ En savoir plus sur les recherches de Julien Bonhomme
Discutant : Julien Bondaz (ULL2/LADEC – CNRS/CAK)
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Discutant : Julien Bondaz (ULL2/LADEC – CNRS/CAK)
Informations pratiques
Lieu(x)
Campus Porte des Alpes
Salle H410
Contact
Tiphaine Duriez (ULL2 / LADEC) :
tiphaine.duriez@univ-lyon2.fr