au 30 juin 2024
+ date en juin à définir
Séminaire de recherche du LADEC et d'EVS sur "Les pratiques du care au prisme des sciences humaines et sociales", session mars-juin 2024.
De l’attention prêtée au corps, le sien comme celui des autres, au soin porté à d’autres formes d’existences, humaines et non humaines, cet atelier propose de s’intéresser aux multiples facettes, objets et univers ethnographiques auquel la notion de care peut renvoyer à partir de nos travaux en anthropologie et sciences humaines et sociales. Notre démarche ici s’intéresse au care dans une double perspective : comme objet et comme démarche épistémologique. Le care, entendu parfois comme forme de sollicitude, décrit les formes de soins qui découlent de l’interdépendance voire de la vulnérabilité de certains sujets (le plus souvent les enfants, les personnes âgées, les personnes malades ou en situation de handicap, etc.) vis-à-vis à d’autres. Les recherches autour du travail du care ont notamment décrit ses dimensions sexuées, racisées, mondialisées, mais également les hiérarchies qui traversent le domaine professionnel du soin, sa relative invisibilité sociale, les relations soignants-bénéficiaires, ou encore les formes instituées de prise en charge (ou leurs lacunes). De façon plus générale, le care apparaît comme une activité d’attention, de « prendre soin », voire de « réparation du monde », que l’on peut étendre à toutes formes d’existence et de relations, entre les humains et les multiples non humains avec lesquels ils sont en relation (les animaux, les entités invisibles, les défunts, les objets, l’environnement, les technologies, etc.). Dans cette perspective, le care interroge la démarche scientifique même : de la parole donnée aux « sans voix » à la préservation des communs, l’anthropologie, comme d’autres sciences humaines et sociales, s’est souvent interrogée sur une éthique du respect et du soin à apporter aux personnes rencontrées sur le « terrain », et que la recherche collaborative a par exemple mise au coeur de son projet. Ce séminaire est l’occasion de discuter à nouveaux frais les enjeux politiques, éthiques et épistémologiques de l’anthropologie, comme des disciplines voisines, au prisme d’une perspective de care. |
- Vendredi 22 mars 2024 (10h) – Lucie DALIBERT (MCF, Épistémologie, histoire des sciences et techniques, Université Claude Bernard Lyon 1)
-
Technologies de soin / soin technologique : que « disent » les prothèses de membre de l'entremêlement des techniques et du soin ? »
Le 22/03/2024 à 10h / campus PDA, bâtiment F, salle F212
Dans cette communication, je m’appuierai sur un terrain de recherche de type ethnographique pour appréhender la façon dont les prothèses de membre interrogent le soin, en particulier la séparation entre un cure médical ou technique et un care relationnel. Les prothèses semblent relever en premier lieu d’une prise en charge médicale stricto sensu, au regard des problématiques de santé très souvent associées à la perte du membre. Cependant, loin de n’être qu'une simple technologie de soin(s) (cure) du corps, de réparation fonctionnelle, les prothèses s’inscrivent dans une vision du prendre soin (care) qui tient compte des besoins singuliers des personnes amputées. Ce faisant, si les prothèses remettent en question la distinction, voire l’opposition, entre un soin qui « lié à la chaleur et à l’amour » et une « technologie froide et rationnelle » (Mol et al, 2010 : 14-15, ma traduction), elles interrogent aussi la notion même de soin, lequel ne saurait se passer de la technique. - Vendredi 19 avril 2024 – Yann BENOIST (GEMASS, Paris 1)
-
« Prendre soin des défunts, se débarrasser des morts »
Le 19/04/2024 / Campus PDA, bâtiment H, salle H410
Edgard Morin considère que l’apparition de l’humanité coïncide avec le fait de prendre soin de nos morts. Les rites funéraires laissent par ailleurs toujours une place importante aux oblations. Ceux-ci prennent aujourd’hui la forme de la thanatopraxie pratiquée par les services funéraires. Or toute une partie des défunts, démunis et/ou isolés n’en bénéficient pas. Leurs corps n’est alors plus un signifiant du sujet, mais est réduit à l’état de déchet. - Vendredi 24 mai 2024 – Gaspard SALATKO (École d'architecture, Avignon)
-
« La vulnérabilité des objets et des images à l’épreuve de la conservation-restauration ».
Le 24/05/2024 / campus PDA, bâtiment H, salle H410
L’autorité des objets et, par extension, des images se manifeste dans des situations variées : lorsque des citoyens décrochent le portrait du président de la République française pour l’interpeler à distance ou encore lorsque des pompiers et des ecclésiastiques se coordonnent pour sauver le trésor d’une cathédrale en flamme. Ces situations borderline n’attestent pas seulement de la faculté des images à susciter des réactions spectaculaires. Elles rappellent, comme le pointait naguère John Dewey, que les objets ne sont pas des entités aux « bords fermés » : ce sont aussi, et peut-être avant tout, des entités relationnelles, instables et parfois vulnérables, qui dépendent étroitement des collectifs qui en font usage et qui leur donnent sens. Que l’autorité des images renvoie parfois à une actualité brûlante ne doit cependant pas masquer les formes d’attention et de soin plus ordinaires, labiles et moins visibles, que déploient les conservateurs-restaurateurs et les conservatrices-restauratrices du patrimoine. - Juin 2024 (date à préciser)
-
Journée d’études doctorale « Au bonheur de l'animal. ABC du care animalitaire ». Organisation : Imane Benrebaï, Benjamin Frérot, Michèle Cros (LADEC).
Informations pratiques
Lieu(x)
Campus Porte des Alpes