Publié le 25 mars 2021 Mis à jour le 25 mars 2021
du 17 avril 2017
au 7 janvier 2018

Le savez-vous ? Julien Bondaz, l'un de nos enseignant.es chercheur.es, fait partie du comité scientifique de l'exposition sur le poison, autant objet de fascination que de répulsion, présentée au Musée des Confluences jusqu'au printemps 2018 (prolongation de 4 mois).

 
L'exposition
Venenum, armes de mort, philtres d'amour ou remèdes


Moyens de défense ou de pouvoir, armes ciblées ou diffuses, menaces environnementales ou espoirs pour la médecine, les poisons suscitent crainte et fascination. L’exposition Venenum, un monde empoisonné décrit les rôles joués par les poisons dans l’histoire et la culture, la science et les croyances, la médecine et la criminologie.
Située à la confluence des disciplines, elle croise des collections issues des sciences de la Vie et de la Terre et des sciences humaines : peintures et sculptures, collections ethnographiques côtoient et dialoguent avec les collections de sciences naturelles et quelques animaux vivants.
La première partie de l’exposition révèle la place occupée par les poisons au cours de l’Histoire, de l’Antiquité à la période contemporaine. À cette remontée dans le temps, succède une immersion au sein d’un jardin toxique, soulignant l’omniprésence du poison dans la nature, qu’il s’agisse du règne animal, végétal ou minéral. Le parcours explore ensuite les différents usages des poisons : cette arme de chasse et de guerre s’inscrit également dans la vie domestique et par ailleurs dans de nombreux rituels initiatiques ou d’états de dépassement. L’exposition s’achève sur un paradoxe à partir duquel se sont écrites les histoires respectives de la pharmacologie et de la toxicologie : le poison a autant le pouvoir de soigner que celui de tuer.
Dans ce cheminement au coeur de l’univers fascinant du poison, les thématiques entrent visuellement en résonance les unes avec les autres, le jardin toxique faisant écho aux thérapeutiques anciennes et modernes et l’évolution des usages s’accordant aux poisons contemporains.
L'expertise
de Julien Bondaz

L’anthropologie, la pharmacologie, le droit et l’histoire judiciaire, la biologie notamment sont ici convoqués afin que soient comprises et expliquées toutes les dimensions de cette thématique inédite. L’exposition Venenum a été conçue en réunissant un comité scientifique pluridisciplinaire composé de 5 chercheur.es : deux historien.nes, une biologiste cellulaire, un pharmacologue et un anthropologue. Si chacun.e a été invité.e à apporter son expertise sur la thématique le/la concernant, ils/elles ont également mené une réflexion en commun sur la globalité de l’exposition.

Parmi ces expert.es, Julien Bondaz est anthropologue, maître de conférences à l'UFR Anthropologie, sociologie et science politique (ASSP) de l’Université Lumière Lyon 2 et chercheur au laboratoire d'anthropologie des enjeux contemporains (LADEC) :
« Les poisons interrogent de diverses manières les passages entre nature et culture. Fabriquer un poison revient à transformer une substance ambivalente tirée de l'environnement en armes, en nourritures rituelles, en substances psychotropes, parfois même en médicaments, selon les contextes et en fonction de la dose. À l'inverse, nombre de substances chimiques toxiques sont aujourd'hui susceptibles de contaminer le monde qui nous entoure. Cette faculté qu'ont les poisons de brouiller la frontière entre nature et culture, mais aussi entre le vivant et le non-vivant ou entre le pur et l'impur, explique que l'exposition du musée des Confluences soit résolument pluridisciplinaire. Les échanges avec des historien.nes, des pharmacologues ou des toxicologues ont été d'un grand enrichissement pour moi. »

Les travaux de Julien Bondaz portent notamment sur les sociétés ouest-africaines. Auteur de nombreuses publications, il a récemment écrit, avec Julien Bonhomme, un livre consacré à une affaire de cadeau empoisonné, L’offrande de la mort. Rumeur, don et sacrifice au Sénégal, qui paraîtra en septembre aux éditions du CNRS. Au sein de l’exposition, il a contribué à la partie consacrée aux usages du poison.
Ses domaines de recherche sont l'anthropologie des sociétés ouest africaines, l'anthropologie de la mise en image, l'anthropologie de la communication, l'anthropologie de la nature, les musées, l'histoire de l’ethnologie française.

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