Mise à jour le 12 févr. 2025

Partenariat entre le LADEC et La Maison d'Izieu

Publié le 12 février 2025 Mis à jour le 12 février 2025

La Maison d’Izieu et le Laboratoire d’anthropologie des enjeux contemporains, ou LADEC, se réunissent pour proposer un séminaire de recherche pluridisciplinaires sur plusieurs années. Il s'agira de croiser des regards interdisciplinaires sur les crimes de masse, avec des perspectives anthropologiques, juridiques et historiques.

Massacre, crime de guerre, crime contre l’humanité, génocide… autant de termes qui sont devenus objets du droit après la Seconde Guerre mondiale. La césure historique qu’a constitué cet événement est notamment signifiée par deux rejets fondamentaux : 1) la disqualification définitive de la raciologie et du classement hiérarchique des groupes humains, 2) la condamnation universelle de l’entreprise coloniale.

Ces nouveaux objets du droit ont principalement été formés sur la base des décisions judiciaires des procès des crimes de masse commis par l’Allemagne nazie. Ces instructions créent un nouveau cadre juridique, qui se donne pour ambition d’ouvrir une ère où l’élaboration de différentes convention et traités sont sensés contribuer à la domestication et à la maîtrise de la violence pour qu’elle ne devienne pas extrême. Néanmoins les grandes puissances se sont souvent abstenues de les ratifier afin de ne pas en subir les conséquences.

Depuis lors, les définitions données à ces qualifications juridiques sont en constante évolution. Les conflits et rapports de force contemporains nécessitent d’être pris en compte. Ces situations nouvelles impactent non seulement la perception des violences contemporaines mais elles contribuent aussi à reconsidérer celles du passé, remodelant ainsi les catégories. Certaines violences jugées désormais « extrêmes » sont mises hors la loi et comme telles, durement sanctionnables.
 
Ce séminaire s’inscrit dans les recherches du premier pôle de recherche du LADEC « Mondes défaits / Mondes refaits » qui traite des situations de violences, de menaces et de transition incertaines, mais également aux processus de reconstruction, de production de savoirs et d’utopies. Il est né d’interrogations et problématiques issues des échanges entre le LADEC et la Maison d’Izieu. 
En 2024 / 2025, première année de ce partenariat, la thématique traitée « La place de l’enfance dans la guerre : subjectivité et expérience armée ».
 

La Maison d'Izieu

Liée à l’une des tragédies les plus bouleversantes de la Seconde Guerre mondiale, la Maison d’Izieu est aujourd’hui un musée-mémorial, lieu de mémoire nationale, d’éducation et de vie.
Dans cette maison du Bugey, Sabine et Miron Zlatin accueillent à partir du printemps 1943 plus d’une centaine d’enfants juifs afin de les soustraire aux persécutions antisémites. Au matin du 6 avril 1944, 44 enfants et 7 de leurs éducateurs sont raflés et déportés sur ordre de K. Barbie, un des responsables de la Gestapo de Lyon. Une seule personne en revient, Léa Feldblum, l’une des monitrices.
Site protégé et classée Monument historique, la Maison d’Izieu devient l’un des trois lieux de mémoire nationale avec le Vélodrome d’Hiver et le Camp de Gurs. Elle comporte aussi un Centre de documentation et de recherches qui a pour mission de constituer et d’enrichir un fonds spécialisé sur les thèmes de travail et de recherche de la Maison d’Izieu.
Un grand nombre de spécialistes en droit comme en psychologie gravitent autour de la Maison d’Izieu. Leur expertise associée à celle des membres du musée-mémorial a permis de monter des conférences, colloques ou séminaires sur des thématiques très spécifiques. La Maison d’Izieu a la volonté d’être moteur sur ces différents domaines de la recherche scientifique par sa vision historique et transversale. En 2024, elle s’engage aux côtés du LADEC pour des projets d’études et de recherches interdisciplinaires.
https://www.memorializieu.eu/