Mise à jour le 13 avr. 2021
Publié le 13 avril 2021 Mis à jour le 13 avril 2021

Projet ANR bilatéral (France-Brésil) : High-rise Living and the Inclusive Sustainable City. En partenariat avec « Environnement, ville, société » (EVS-UMR 5600 et le Laboratoire LEAUC (Université Sao Paolo Brésil), porteurs du projet, et avec le Centre Max Weber-UMR 5283 (Participation : Bianca Botea)

Cadre théorique

Quelle capacité subsiste-t-il pour produire une ville inclusive dans le contexte d’accélération de la verticalisation des métropoles actuelles ? À première vue, promouvoir une ville plus dense accueillerait la croissance, offrirait des logements en limitant l’étalement urbain. C’est la justification de la densification dans de nombreuses villes. Mais, dans un contexte où capitalisme régulatoire et municipalités entrepreneuriales participent à la création des conditions favorisant le contrôle des promoteurs sur l’espace urbain, la verticalisation est à réinterroger, particulièrement la verticalisation résidentielle. Si l’on a étudié récemment les tours de bureau, la plupart des programmes verticaux sont résidentiels, avec d’importantes conséquences sur la vie quotidienne des urbains. Si la verticalisation n’est pas neuve, elle a lieu aujourd’hui dans un contexte différent de celui d’après 1945, quand la Charte d’Athènes et le modernisme dominaient l’urbanisme. Aujourd’hui, les tours résidentielles sont plus que des solutions architecturales ; tout comme les tours de bureau, ce sont des marchandises dans un marché global où les flux de capitaux sont fixés par promoteurs et municipalités. En étudiant la fabrique et l’expérience des tours résidentielles, nous évaluons la transformation contemporaine des villes et en testons le degré d’inclusion. Pour bâtir un cadre d’analyse théorique transdisciplinaire (architecture, géographie, sociologie, anthropologie), nous interrogeons de façon critique l’inclusion de la production urbaine contemporaine, par le biais des tours résidentielles, à Lyon et Sao Paulo. L’inclusion (selon l’ONU : économique ; sociale ; politique ; culturelle et symbolique) est notre cadre de référence, comme état et processus ; il résulte de et conditionne un environnement urbain égalitaire/équitable. Il est dans la fabrique, l’expérience et l’imaginaire de la ville.

Projet et tâches

Inséré dans ce cadre théorique, le projet s’ancre dans des études de cas, révélatrices de différents types de négociation locales-globales dans la fabrique de la ville. Par souci d’efficacité et par leur histoire particulière du « vivre en hauteur », Lyon et Sao Paulo, lieux d’exercice des partenaires du projet (USP et Université Lyon2, avec la collaboration de praticiens tels que les Agences d’urbanisme des deux villes), sont les fondements de l’étude. Le projet est ainsi tant international que très ancré localement.
Le projet est divisé en deux séries de tâches, avec des méthodes jamais (ou trop peu) appliquées à l’étude des tours résidentielles: histoires orales, entretiens, récits de vie et cartes mentales, observation longue et documentaires.
Trois tâches transversales : coordination du projet, 2 ateliers universitaires-praticiens, et 3 ateliers théoriques sur les concepts de la recherche, pour construire un cadre transdisciplinaire d’analyse, enfin organiser la conférence de clôture du projet. Réinjecter les études de cas dans les discussions théoriques doit aider à approfondir et ancrer l’analyse de l’inclusion autour des notions de démocratie, accessibilité, et “vivre ensemble dans la ville contemporaine”. Après une contextualisation spatio-temporelle des deux villes (1), les 4 tâches sont organisées selon les deux façons d’aborder l’inclusion: dans la fabrique de la tour résidentielle (2), puis dans la façon dont les acteurs les évaluent et construisent leurs discours et stratégies dans le temps (3). Ensuite, au-delà des représentations des tours résidentielles, nous interrogeons les pratiques et usages contemporains du vivre en hauteur (4).
Les résultats du projet HIGH-RISE contribueront à la discussion sur la construction et la vie dans la métropole contemporaine soumise aux pressions de la mondialisation et de la verticalisation, par: des communications scientifiques, des actions en faveur de la culture scientifique et technique, la contribution aux programmes universitaires et des recommandations aux urbanistes des deux villes.

 
Financement : Aide de l'ANR 193 507 euros Début du projet : décembre 2016
Durée : 36 mois
Coordinateur du projet : Christian Montès (UMR5600 Environnement-Ville-Société)
Partenaires : LEAUC (USP) LEAUC - Laboratorio de Estudios do Ambiente Urbano Contemporaneo, Instituto de Architectura e Urbanisme de Sao Carlos-Universidade de Sao Paulo, EVS UMR5600 Environnement-Ville-Société
Membre du LADEC impliquée : Bianca Botea