Publié le 30 septembre 2025 Mis à jour le 30 septembre 2025
le 12 décembre 2025
Campus Porte des Alpes
de 10h30 à 13h

Séance du séminaire de recherche "Approches anthropologiques du care", porté par l'axe 2 "Les frontières des corps et du vivant" du Laboratoire d’Anthropologie des enjeux contemporains (LADEC)

Avec Marine Maurin, maîtresse de conférences en sociologie, chercheuse au Centre Max Weber (CMW / Université Lumière Lumière Lyon 2)
Ses travaux de recherche s’inscrivent dans une réflexion générale concernant l’émergence des problèmes sociaux, leur publicisation ainsi que leur traitement social dans des contextes nationaux différents. Depuis une dizaine d’années, elle travaille plus particulièrement sur les métamorphoses du problème public du sans-abrisme dans une perspective pragmatique adossée aux cadres analytiques du genre et de l’éthique du care
 
Care et pandémie. Enquête sociologique sur l’assistance aux sans-abris à Saint-Étienne
Le surgissement de la pandémie de Covid-19 a participé à rendre public le care voire à en faire un mot d’ordre partagé. Et, pour reprendre l’expression de Sandra Laugier, « le care est un concept pour le COVID » (2022). La pandémie a en effet rendu visible les vulnérabilités manifestes, parfois radicales, des personnes, des environnements mais aussi des institutions. Le travail présenté dans le cadre de ce séminaire prolonge cette perspective tout en s’inscrivant dans le sillon des travaux de recherche qui pensent les conséquences d’événements catastrophiques sur la vie quotidienne des personnes directement concernées (Centemeri, Das, Giry, Lovell, etc.). Il s’agit alors de présenter une enquête collective menée à Saint-Etienne (ANR COVABRI) investiguant les conséquences concrètes de la pandémie sur les personnes sans abri, c’est-à-dire sur celles qui, à la différence des logé∙es, ne se sont pas confinées chez-elles et qui, au moment de l’enquête, fréquentaient des services d’assistance pour se nourrir, se soigner et/ou se faire héberger. Cette communication sera l’occasion d’aborder la manière dont un événement – la pandémie de Covid-19 – participe à rendre visible non pas seulement la vulnérabilité des plus précaires mais la vulnérabilité du système de l’assistance qui leur est dédié d’une part et, d’autre part, à chambouler les règles et les manières de prendre soin d’elles et eux. Pour cela, il s’agira de se pencher sur les réévaluations morales de ce qui a compté pour protéger les sans-abri – la survie et/ou le care – à l’appui des activités déployées et de leurs espaces d’accomplissement pratiques. Cela nous emmènera par ailleurs à quitter les sentiers de l’assistance institutionnelle et à aborder les « engagements créatifs » (Lovell, 2022) déployés par des profanes de l’aide tout comme l’agentivité des personnes sans abri. Cette intervention visera finalement à documenter la question suivante : « qui s’est occupé des sans-abris pendant la pandémie ? ».
Le séminaire est ouvert à toute personne intéressée par le sujet abordé (entrée libre).

Informations pratiques

Lieu(x)

Campus Porte des Alpes

bâtiment H, 4e étage, salle H410. 

Partenaires

Avec le soutien du laboratoire EVS et du LADEC
 
Organisation : Julien Bondaz (LADEC), Bianca Botea (LADEC), Tofie Briscolini (EVS), Juliette Cleuziou (LADEC), Marie-Pierre Gibert (EVS), Axel Guïoux (EVS), Evelyne Lasserre (EVS / Université Claude Bernard Lyon 1)